JMO de la 1ère Compagnie du 1er RCP – Portrait du Sous-Lieutenant VALLETTE d’OSIA

Le Sous-Lieutenant Michel VALLETTE d’OSIA est affecté au 1er RCP en avril 1948 et rejoint le régiment à Cao Bang. Le 24 juin 1948, il est affecté à la 1ère Compagnie où il remplace l’Aspirant GOURLAOUEN à la tête de la 3ème section. Il participera à toutes les opérations de la Compagnie jusqu’au retour de cette dernière en métropole.

Jeunesse et début de carrière:

Né en 1926, issu d’une lignée d’officiers, fils du général Jean Vallette d’Osia, aîné de huit enfants, il aura sept enfants et de nombreux petits-enfants. 

En septembre 1942, après un baccalauréat de philosophie obtenu à l’âge de 16 ans, Michel VALLETTE  d’OSIA entre au Prytanée, alors retranché à Valence dans une caserne. Son  père,  Jean  VALLETTE  d’OSIA  qui  prépare  dès  1940  l’entrée  en  résistance  du  27e BCA, lui fait promettre de ne le rejoindre qu’après avoir passé le concours de Saint-Cyr. En juillet 1944, Michel VALLETTE  d’OSIA veut rentrer en résistance. « Je prends contact avec un maquis Auvergnat, mais sans arme et sans aucune compétence, ma candidature ne les intéresse pas. Alors, j’attends la libération et me précipite en Savoie. Je retrouve Papa en train de bâtir sa Division, d’abord à Lesdiguières, puis à Challes-les-Eaux, et suis affecté au bataillon des Glières, qui deviendra 1er Bataillon de Haute-Savoie, puis 27ème B.C.A. sous les ordres du capitaine Godard», écrit-il dans une préface à ses souvenirs d’Indochine.

Deuxième guerre mondiale

En effet, après le débarquement en Provence et la ruée des Alliés vers le nord, les allemands sont refoulés dans les Alpes. Mais l’ennemi s’accroche sur les principaux cols italiens. Jeune engagé, Michel VALLETTE  d’OSIA y connait son baptême du feu lors de la campagne des Alpes.

En  décembre  1944,  les  candidats  ayant  réussi  le  concours  de  Saint  Cyr  et  qui  ont  choisi de servir en unités combattantes sont convoqués à Cherchell. Il y intègre la promotion Rhin français, de décembre 1944 à juin  1945 où il reçoit ses épaulettes d’aspirant. A cette époque, les cadets ayant réussi le concours de Saint Cyr peuvent intégrer comme cyrards à la condition de faire 6 mois à Coëtquidan, puis un an d’Ecole d’Application. Âgé alors de 19 ans, il délaisse une carrière de saint-cyrien pour devenir un officier semi-direct.

L’Autriche

Il est affecté, comme chef de section, à la « Belle 2 » (2ème Cie) du 13e BCA en partance pour l’Autriche. Formé à la rude école de la montagne, il s’y forge une forme d’athlète qui lui servira dans ses opérations futures. 

Début 1947, le 13 met sur pied une compagnie de renfort pour l’Indochine et le Cne DESSERTEAUX en prend le commandement.  Michel VALLETTE  d’OSIA  se  porte  volontaire.  Mais  priorité  est  donnée  à  des  officiers plus expérimentés. Il établit alors une demande de mutation pour les parachutistes d’Indochine.

Parachutiste

En novembre 1947, sa demande de mutation est acceptée et après des adieux émus, il part se faire breveter à Pau.

1948-1950 : 1er  Séjour

Ce n’est qu’en mars 1948 que Michel embarque à Marseille en direction de Saïgon. A son arrivée en terres indochinoises, il est directement envoyé à Cao-Bang où il est parachuté en renfort du 1er RCP.

En septembre 1949, il est affecté à Son-La sous les ordres d’un certain BIGEARD. Ce  dernier dira de Michel VALLETTE  d’OSIA : « Sur le Song Ma, au sud à Muong Hung, j’ai eu la chance de recevoir le lieutenant VALLETTE  d’OSIA, fils de général, solide comme un roc, toujours prêt à en découdre… à freiner plutôt qu’à pousser.» (Pour une parcelle de gloire)

 Commandant de compagnie à 24 ans, il acquiert rapidement un sens exceptionnel du  terrain par ses déplacements permanents dans sa zone d’action où il a des responsabilités civiles et militaires. 

1948-1950 : 2ème Séjour

De retour en France, le capitaine VALLETTE  d’OSIA commandera la « belle 2 » du 13ème BCA. Il n’y restera que quelques mois car, en mal d’aventure, il demande une nouvelle fois sa mutation pour retourner combattre en Indochine.

Il  est  affecté  en  1952  au  8e BCP  comme  officier  renseignement,  puis  prend rapidement le commandement de la 16e compagnie à la tête de laquelle il s’illustre jusqu’à son retour en métropole. 

Parachutiste parmi ceux qui ont compté le plus de saut de guerre, blessé trois fois, il revient d’Indochine dix fois cité, chevalier de la Légion d’Honneur et plus jeune capitaine de France (au choix à l’époque).

 De ce pays, il en gardera des souvenirs à jamais gravés dans sa mémoire qui lui auront permis d’entretenir son idéal d’officier au service de la France :

 «  Indochine,  magnifique  pays,  aux  paysages  somptueux,  de  la  baie  d’Along  aux  montagnes  Thaïs  avec  ses  herbes  à  éléphants  et  ses  couchers  de  soleil  extraordinaires  : comme la plupart de mes camarades, j’ai laissé en Indo une partie de mes rêves et me souviendrai de ces populations si attachantes jusqu’au bout de mes jours. »

Guerre d’Algérie

Il prend de nouveau le commandement d’une compagnie, cette fois au 11e choc, puis réussit le concours de l’école d’état-major, ce qui l’amène à participer au montage de l’opération de Suez (1956). Il est alors envoyé en Algérie et s’y distingue par son sens de la manœuvre à l’état-major de la 10e DP puis à la 2e compagnie du 14e RCP. Il en revient avec une nouvelle blessure  et  deux  citations,  pour  prendre  le  commandement  d’une  compagnie  d’élèves polytechniciens.  Brillamment  admis  à  l’école  de  guerre,  où  il  présente  notamment  ses réflexions sur la guerre contre-révolutionnaire, il démissionne à sa sortie en 1963, par fidélité à la devise familiale qu’il a faite sienne : « Honneur passe honneurs ».

Il attend donc l’amnistie générale pour reprendre du service, restant ainsi fidèle à son idéal. Il  continue  ensuite  à  servir  son  pays  au  cours  de  multiples  périodes  de  réserve  et comme instructeur des élèves ORSEM.

Il a repris du service par amour de sa Patrie, alors que la pression du pacte de Varsovie était très importante sur l’Europe. Ses camarades de l’école de guerre, devenus peu à peu généraux, étaient heureux de pouvoir compter sur un réserviste disposant de ce niveau et de cette expérience. Après sa carrière militaire, il a travaillé dans le bâtiment et travaux publics avant de  prendre  une  retraite  active,  notamment  par  son  engagement  dans  le  scoutisme  et  dans d’autres associations (Aide à l’Eglise en Détresse,…).

Il meurt à 83 ans, au terme d’une vie marquée par une carrière d’une exceptionnelle densité. Le colonel Michel VALLETTE  d’OSIA a été enterré le 29 septembre 2009 à Annecy, en la fête de Saint Michel, patron des parachutistes.

HELIE de SAINT MARC dira à sa mort :

« C’était un homme d’exception, je dis cela non pas comme une formule toute faite, mais en me souvenant très précisément de l’éclat de sa carrière, de ces combats que nous avons menés, côte à côte. Je croyais ce qu’il disait, il disait ce qu’il croyait. C’était un homme d’une très grande franchise, incapable de dissimuler quoi que ce soit dans ses paroles et dans ses actes. »

Faits d’armes et décorations :

Le colonel Michel VALLETTE d’OSIA est commandeur de la Légion  d’Honneur  et  de  l’Ordre  National  du  Mérite,  titulaire  de  la  croix  de  guerre  des Théâtres  d’Opérations  Extérieures  et  de  la  croix  de  la  Valeur  militaire.  Il  a  reçu  douze citations dont trois à l’ordre de l’armée, son nom restera indissociable de la grande épopée des parachutistes.

Pour  ses  qualités  de  meneur d’hommes,  de  sportif  aguerri,  de chef  de  guerre  ou  de  stratège  en  état-major,  le  colonel Michel  VALLETTE d’OSIA  sera  un  exemple  tout  au  long  de  nos  carrières,  quels  que  soient  les postes occupés et les missions confiées. Il force l’admiration par sa bravoure et par son sens de l’honneur. La 55ème Promotion de L’Ecole Militaire Inter-Armes a souhaité prendre ce chef complet comme parrain, pour exemple à imiter afin qu’il guide les pas des jeunes officiers.

Biographie issue du site Internet de la 55ème promotion de l’EMIA https://www.emia55.fr/

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